La Traversée des Pyrénées

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La Traversée des Pyrénées à skis présentée ici est une simple mise à jour du livre de Marc Breuil publié chez 3Sup éditions en novembre 2004 et aujourd'hui épuisé.

Les mises à jour concernent surtout les hébergements qui ont subi d'importants changements conduisant à quelques petites modifications du découpage de la Traversée. Le tracé de la seconde étape a été revu, quelques descriptions ont été clarifiées et certains horaires un peu diminués. La cartographie du versant espagnol a changé avec la publication de nouvelles cartes, principalement en Catalogne. Des photographies d'archives sont présentées pour illustrer le récit de Laporte ou pour montrer l'évolution de certains paysages (recul glaciaire, refuges disparus).

Ces mises à jour ne modifient pas l'esprit "20ème siècle" et l'éthique dans lesquels cette traversée a été conçue et réalisée en 1996 : traverser les Pyrénées à skis d'une seule traite, sans moyen mécanique, sans téléphone ni GPS, et sans descendre dans les vallées grâce à des dépôts de vivres effectués avant le départ.

 

SKI  DE  LIBERTÉ

Le ski a été inventé voici fort longtemps, en Laponie, par des nomades éleveurs de rennes, pour se déplacer durant l'hiver à travers les vastes étendues enneigées de la Scandinavie. Déserts de sable jaune du Sahara ou immensités vertes des steppes d'Asie centrale, calottes glacées du Groënland ou champs de lave noire de l'Islande sans oublier les océans, les grands espaces évoquent la liberté. Une sorte de vertige nous pousse à aller là-bas, au loin, toujours plus loin, à pied ou à skis, sur un bateau ou un chameau, derrière une ligne d'horizon qui ne cesse de fuir. Le ski est, pour moi, inséparable des deux éléments qui l'ont créé : les grands espaces et la liberté de les parcourir en tous sens. Ce ski est un ski de liberté qui ne supporte pas les contraintes et les règlements.

Aujourd'hui, des skieurs-alpinistes déguisés en cosmonautes et transformés en panneaux publicitaires, progressant de balises en piquets sur des itinéraires sécurisés, sont les acteurs plus ou moins conscients de compétitions à but mercantile. Dossards numérotés, règlements, sponsors, chronomètres, télévision, hélicoptères et Coupe du Monde ont créé un ski domestiqué, stérilisé, sécurisé, prisonnier de ses propres règles et vidé de sa substance.

Avec la Traversée des Pyrénées, j'ai voulu pratiquer un véritable ski de liberté et franchir intégralement une chaîne de montagnes, du commencement à la fin, "from end to end", comme l'a si bien dit Martin Conway après sa fameuse Traversée des Alpes de 1894. J'ai voulu aller d'une mer à l'autre, d'une liberté à une autre, en suivant un itinéraire à toutes crêtes, sans jamais descendre, pour ne pas quitter les grands espaces du ciel. Et je ne m'étais fixé aucune règle, hormis celle d'arriver une fois parti, avec tout ce que cela implique de préparation, de maîtrise technique et de motivation.

Le texte qui suit n'est pas un récit de ma Traversée mais une invitation à partir, à franchir des cols, à traverser des crêtes, à gravir des sommets, à dormir dans des cabanes perdues et à pratiquer un ski de liberté. La Traversée complète, effectuée d'une seule traite, est une aventure que l'on vit une fois, après y avoir pensé pendant longtemps et l'avoir intensément désirée.

A l'automne 1968, jeune skieur de randonnée qui n'avait encore jamais poussé ses spatules dans les Pyrénées, j'ai découvert les articles que Charles Laporte, dont on reparlera plus loin, consacrait à la première Traversée des Pyrénées à Skis. Ce fut pour moi une véritable révélation car je n'avais alors jamais envisagé que l'on puisse faire un raid pareil. Pour un peu, je serais parti tout de suite sur les traces de Laporte ! Mais, en dehors du fait que des contraintes assez classiques m'empêchaient de partir aussi longtemps, je n'étais pas moralement préparé à cette entreprise. Ce n'est que beaucoup plus tard, après avoir effectué de nombreux raids entre le Canigou et le Pays Basque, après avoir aussi laissé ma trace sur pas mal d'autres montagnes du monde, que j'ai pensé le moment venu pour moi de traverser intégralement les Pyrénées. Grâce à des dépôts de vivres effectués sur les crêtes à l'automne précédent, j'ai eu le bonheur de les parcourir intégralement du Canigou aux chalets d'Iraty, au cours de l'hiver 1996, sans jamais descendre dans les vallées.

Au cours de l'étape T3 - Les Esquerdes de Rotja - 19 Février 1996.

Au cours de l'étape T3 - Les Esquerdes de Rotja - 19 Février 1996.

UN  PEU  DE  GÉOGRAPHIE

La Traversée des Pyrénées à Skis comporte entre 30 et 40 étapes suivant les variantes choisies, le nombre de sommets gravis et la cadence adoptée. Avec les inévitables jours de mauvais temps, 5 à 6 semaines sont nécessaires pour la réaliser. Pour des raisons d'ensoleillement, elle s'effectue le plus souvent dans le sens est-ouest, du Canigou au Pays Basque.

Hormis la traversée de la Cerdagne entre Valcebollère et Font Romeu, le parcours s'effectue intégralement à skis car la chaîne pyrénéenne ne présente guère de discontinuités et permet au skieur de demeurer longtemps en altitude. Au cours des 34 étapes qui séparent L'Hospitalet, dans la haute vallée de l'Ariège, des chalets d'Iraty, situés au coeur du Pays Basque, on ne déchausse les skis que 4 fois, pour une centaine de mètres chaque fois, afin de traverser les routes au col de la Bonaigua, au caillou de Soques (vallée d'Ossau), au col du Somport (vallée d'Aspe) et à Belagua (col de la Pierre Saint Martin). Les autres routes disparaissent sous la neige (vallée de Héas, port de Larrau) ou dans des tunnels (Vielha, Bielsa).

L'objectif recherché dans le choix de l'itinéraire de la TPS est triple.

Tout d'abord, traverser les Pyrénées à skis en demeurant toujours en altitude, en évitant toutes les descentes dans les vallées et tous les ravitaillements dans les villages grâce à des dépôts de vivres effectués à l'avance.

Ensuite, ne pas utiliser de moyen mécanique, voiture, chenillette, télésiège ou autre hormis l'inévitable traversée entre Valcebollère et les Bouillouses.

Enfin, renoncer à faire de l'alpinisme hivernal avec les skis sur le dos, au profit de parcours avec les skis aux pieds.

L'itinéraire de la TPS traverse ainsi tous les hauts lieux du ski de randonnée pyrénéen, des Bouillouses au Marcadau en passant par les Encantats, et gravit la plupart des grands sommets : le Canigou et le Carlit en Cerdagne, le Montcalm et le pic d'Estats en Ariège, les "grands" du centre de la chaîne : Aneto, Maladeta, Perdiguère et Posets, les crêtes du cirque de Gavarnie du Mont Perdu au Marboré, le Vignemale et les picos de la Frondella pour finir au pic d'Orhy en passant par l'Anie. Seuls, le Néouvielle et le Balaïtous manquent à l'appel. Dans le cas du Néouvielle, la raison est géographique : le massif est excentré au nord de la chaîne et l'itinéraire de la Traversée passe largement au sud ce qui n'empêche pas le Néouvielle d'être un endroit merveilleux pour le ski de randonnée. Pour le Balaïtous, il s'agit d'un choix entre la traversée des Frondella et l'ascension du Balaïtous pour aller de Respomuso à Arrémoulit. J'ai préféré la traversée des Frondella, entièrement skiable, au franchissement de la brèche Latour.

Une première étape permet d'atteindre le pied du Canigou depuis le village de Fillols (étape 1), avant de traverser intégralement les crêtes de la Cerdagne du Canigou jusqu'au delà du Puigmal d'Err (étapes 2 à 5). Après avoir rejoint le lac des Bouillouses, l'itinéraire franchit le massif du Carlit et rejoint L'Hospitalet depuis le col de Puymorens, sans descendre la vallée de Bésines (étape 6).

Les "3000" ariégeois vus du Port de Rat - 28 Février 1996.

Les "3000" ariégeois vus du Port de Rat - 28 Février 1996.

C'est à L'Hospitalet que débute la longue traversée de la Haute Ariège et de l'Andorre que l'on effectue en suivant à peu près l'arête frontière, sans descendre dans les vallées andorranes ou françaises, et en gravissant les "3000" ariégeois (étapes 7 à 13). Ce raid à toutes crêtes se poursuit en faisant une longue incursion en Espagne, sans descendre à Noarre ou dans le Val d'Aran, en traversant les Encantats et en gagnant le refuge de Conangles et le versant sud du tunnel de Vielha que l'on se gardera bien de traverser en voiture (étapes 14 à 19).

Au départ de Conangles, l'itinéraire franchit le col de Mullères et s'engage à travers la Maladeta, le Luchonnais et la haute vallée d'Aure, sans franchir le tunnel de Bielsa. Il faut 8 étapes pour rejoindre la vallée d'Héas par le sommet de l'Aneto et le Portillon ou les Posets suivant la variante choisie. Ces huit jours se passent sans descendre dans les vallées espagnoles de Viados ou Bénasque, ni dans le fond du cirque de Rioumajou dont on suit toujours les crêtes, ni en vallée d'Aure, ni à Gavarnie. Dans le même esprit, on évite complètement les stations de ski de Piau-Engaly et des Espécières (étapes 20 à 27).

Les crêtes du cirque de Gavarnie, le Mont Perdu, le Marboré, le Taillon, la brèche de Roland, le cirque d'Estom Soubiran et le Vignemale permettent de relier Héas au Marcadau. Durant 6 jours, on ne revient pas dans les vallées de Gavarnie ou de Cauterets afin de ne pas rompre la magie de l'un des plus beaux parcours de ski de randonnée que je connaisse (étapes 28 à 33).

La traversée de la partie béarnaise des Pyrénées est classique depuis le col de la Fache  jusqu'au massif d'Ansabère (étapes 34 à 38). Là, il faut gravir l'aiguille d'Ansabère en évitant Lescun et la station d'Arette - La Pierre St-Martin (étape 39).

La Traversée a débuté par une montée au-dessus de la Méditerranée suivie d'une longue crête horizontale dominant la Cerdagne. Elle va s'achever de même par une longue crête horizontale dominant le Pays Basque et se terminant au pic d'Orhy d'où l'on peut apercevoir l'Atlantique avant de plonger dans la forêt d'Iraty (étapes 40 et 41).

Au cours de l'étape T 14, le massif du Mont Rouch vu des environs du col de Certascan - Février 2006.

Au cours de l'étape T 14, le massif du Mont Rouch vu des environs du col de Certascan - Février 2006.

 

UN  PEU  D'HISTOIRE

La première Traversée des Pyrénées à Skis a été réalisée par le Palois Charles Laporte. En 1966, celui-ci effectue un grand raid de plus d'un mois entre Montlouis, en Cerdagne, et Gabas, en vallée d'Ossau. Cette traversée n'était pas encore complète car il manquait le massif du Canigou et les crêtes de la Cerdagne à l'est, la haute vallée d'Aspe et le Pays Basque à l'ouest. Aussi, deux ans plus tard, en 1968, le même Charles Laporte réussissait la première Traversée, intégrale cette fois, entre Fillols, au pied du Canigou, et La Pierre St Martin.

Depuis cette époque, la Traversée a été reprise un certain nombre de fois sans qu'il soit malheureusement possible de savoir précisément combien, quand et par qui. Il s'agit d'un itinéraire de grande envergure, comportant environ 48000m de dénivelée, le franchissement de plus de 80 cols, un engagement important et plusieurs passages sérieux, de sorte que le nombre de réussites n'est sans doute pas très élevé.

En dehors des raids Laporte de 1966 et 1968, les traversées françaises les plus connues sont celles de Patrice de Bellefon en 1979, et de Didier Sorbé et Rob Day en 1984. Ces deux aventures sont décrites dans des livres classiques: "Itinerrance Pyrénéenne" de Patrice de Bellefon et "Traversée" de Didier Sorbé et Rob Day, illustré par les très belles photographies de Didier Sorbé qui a malheureusement disparu à l'automne 2017. Thierry Delattre a effectué la Traversée dans le sens ouest-est en 1992, les guides Rémi Thivel et Benoît Dandonneau accompagnés de Francine Magrou en 1995 et moi au cours de l'hiver 1996.

En 2005, deux skieurs français prénommés Bernard et Pascal (ils n'indiquent pas leur nom complet sur leur blog) ont effectué une magnifique Traversée très complète, une référence sur le sujet. Le guide Jean-René Minelli (traversée commerciale en 2012), Nicolas Brugalla en 2016, Joseph Hurand et Tomy Plotin en 2017 ont aussi réalisé la Traversée.

Cette liste est très incomplète car il existe diverses traversées espagnoles ou françaises qui n'ont pas été signalées.

Etape T 23. De G à D: Grand Quayrat, Pic Lézat, Pic des Crabioules et col Inférieur de Litérole. En bas, lac, barrage et refuge du Portillon - 18 Février 2001.

Etape T 23. De G à D: Grand Quayrat, Pic Lézat, Pic des Crabioules et col Inférieur de Litérole. En bas, lac, barrage, lac et refuge du Portillon - 18 Février 2001.

LA  PREMIÈRE  TRAVERSÉE  DES  PYRÉNÉES  À  SKIS

Charles  Laporte  (3 mars - 7 avril 1968)

 

Ce récit est un résumé du carnet de route de Charles Laporte, complété par deux entretiens que j'ai eu le plaisir d'avoir avec lui en janvier et juillet 2004. Les photos qui illustrent ce texte ont près de 50 ans et sont destinées à montrer l'ambiance et le matériel du ski de randonnée pyrénéen dans les années 60 et 70.

Charles Laporte démarre sa traversée le 3 mars 1968 du village catalan de Fillols, situé au pied du Canigou, à 800m d'altitude seulement. Il est accompagné par ses deux amis Christian Tollet et Raymond Itié, ce dernier ayant déjà effectué le raid de reconnaissance de 1966.

La première étape est impressionnante et ceux qui connaissent l'endroit apprécieront. Quittant Fillols de nuit lourdement chargée, l'équipe suit la route forestière jusqu'au refuge des Cortalets, ce qui représente déjà 15km. Là, malgré une neige croûteuse, ils continuent, traversent la crête du Barbet, franchissent la porteille de Valmanya, descendent le vallon de Cady, remontent au col Vert et terminent la journée au refuge des Mariailles où ils arrivent de nuit, après 15½h de course.

Le lendemain, ils tentent de rejoindre le refuge Ull de Ter dans la journée, mais l'étape est longue et surtout, le vent très violent et la neige croûteuse finissent par avoir raison de leur énergie. En pleine nuit, guidés par des traces de vaches, ils trouvent une grange sous le Roc Colom où ils passent la nuit. Le 5 mars, par beau temps, ils gagnent le refuge Ull de Ter et le 6 mars, ils entreprennent la longue traversée des crêtes qui conduit au Puigmal d'Err. Le vent est toujours violent, le ciel s'est couvert, la succession de montées et de descentes est épuisante mais ils ne s'arrêtent pas au col des Nou Fonts et poursuivent jusqu'au col de Finestrelles d'où ils descendent sur le village de Llo qu'ils atteignent après 12h de marche. Inévitable traversée en voiture de la Cerdagne et arrivée à Montlouis où ils passent une nuit confortable dans une auberge tenue par des amis.

A partir de la porteille de la Grave, le temps se gâte et après une nuit dans une cabane perdue sous l'étang de Lanoux, ils gagnent L'Hospitalet après une descente épique au milieu de la végétation dans la vallée de Bésines.

En montant au col d'Arrius - Avril 1967.

En montant au col d'Arrius - Avril 1967.

Dans le cirque d'Estaubé, en descendant de la Hourquette d'Allanz - Avril 1967

Dans le cirque d'Estaubé, en descendant de la Hourquette d'Allanz - Avril 1967

 

Le 9 mars, la tempête sévit et les bloque à L'Hospitalet d'où Christian Tollet part soigner ses pieds qui n'ont pas résisté à la première semaine de la Traversée tandis que Raymond Itié rentre chez lui. Annie Creusefond qui a, elle aussi, participé au raid de 1966, et Roger Ducasse les remplacent pour deux semaines auprès de Charles Laporte. Après une belle étape de L'Hospitalet à Soldeu à travers la porteille Blanche d'Andorre, le temps se couvre à nouveau pour deux journées qui vont être difficiles.

Le 11 mars, Charles Laporte et ses amis se perdent dans la tempête du côté du col de la Mine. Alors qu'ils cherchent à descendre vers l'ouest pour rejoindre El Serrat où ils ont un ravitaillement, ils sont repoussés vers le nord et se retrouvent au refuge de Quioulès après 13 heures de marche. Ils n'ont plus rien à manger et, en prime, ils n'ont pas d'allumettes. Rude soirée à Quioulès. Le lendemain, départ de Quioulès l'estomac vide et le ciel bouché. Pour arranger les choses, Roger Ducasse brise son étrier de ski. Grosse réparation et on repart.

Ils franchissent le port de Bagnels dont la descente versant andorran faillit se terminer en désastre : Annie Creusefond, Roger Ducasse et Charles Laporte sont emportés par une plaque à vent. Après avoir été renversés, roulés, enfouis sous la neige et avoir descendu la pente à grande vitesse, ils se retrouvent tous les trois en surface sans être blessés. Un vrai miracle à une époque où la sonde et les ARVA étaient inconnus et où l'on emmenait une petite pelle pour un groupe ! Ils rejoignent finalement El Serrat où ils trouvent leur ravitaillement et Christian Tollet qui a fini de soigner ses pieds. Copieux dîner et soirée de repos bien méritée.

Le matériel des années 60. Skis Rossignol 41 de 2,05 à 2,10m, voire 2,15m pour les grands avec carres vissées. Peaux de phoque avec système Trima. Chaussures en cuir, sans chausson intérieur. Sac à dos en toile. Coté vêtements, pull-over en laine, pantalon en velours ou en drap de Bonneval, guêtres et anorack en toile - Col de la Fache, avril 1967.

Le matériel des années 60. Skis Rossignol 41 de 2,05 à 2,10m, voire 2,15m pour les grands avec carres vissées. Peaux de phoque avec système Trima. Chaussures en cuir, sans chausson intérieur. Sac à dos en toile. Coté vêtements, pull-over en laine, pantalon en velours ou en drap de Bonneval, guêtres et anorack en toile - Col de la Fache, avril 1967.

Deux jours de beau temps les 13 et 14 mars leur permettent de relier El Serrat aux orrhys de Mespelat via le refuge de Val Ferrera en deux étapes de 11 heures chacune à travers les crêtes de la Haute Ariège. Une journée supplémentaire les conduit au refuge de Certascan.

Le beau temps ne dure pas longtemps et le départ du refuge de Certascan se fait en plein brouillard. Il a beaucoup neigé et la trace est profonde jusqu'à Noarre, encore habité durant l'hiver à cette époque. Journée de repos obligée à Noarre en attendant que le mètre de neige fraîche qui vient de tomber se tasse un peu.

Etape de 11h sans histoire le 18 mars jusqu'à Alós d'Isil où va débuter une nouvelle période de mauvais temps. Le temps se couvre au départ d'Alós d'Isil pour Tredós.

Après diverses erreurs d'itinéraire dues à une visibilité médiocre, (les cartes espagnoles étaient, à l'époque, encore pire qu'aujourd'hui, c'est tout dire !), ils franchissent le très raide col de Rosario et rejoignent Tredós. Là, Roger Ducasse rentre chez lui tandis que Daniel Tollet, le frère de Christian, et Jeanine Lasserre rejoignent l'équipe.

Le départ de Tredós pour les Encantats se fait sous une pluie battante à l'aube du 20 mars. Au cours de la longue montée de la vallée du rio Aiguamoitx, ils sont trempés et se distraient en réparant un câble de ski cassé par Annie Creusefond ou en refaisant, toujours sous la pluie, les pansements des pieds de Christian Tollet.

Ils pensaient gagner le refuge Ventosa mais le temps les incite à s'arrêter à Colomèrs qui est d'ailleurs fermé.

Le lendemain, par une neige très mauvaise et sans aucune visibilité, ils mettront près de 10h pour atteindre le refuge Ventosa après s'être perdus du côté des aiguilles de Travessani, en plein brouillard, une fois de plus. Le refuge est hermétiquement clos et il leur faudra beaucoup de ruse et d'énergie pour pénétrer à l'intérieur.

Equipement des années 70 - Remarquer les chaussures Galibier Randonnée qui ont équipé tous les skieurs de rando pendant 15 ans et le piolet - Au col de Mirabail - 30 mars 1970.

Equipement des années 70 - Remarquer les chaussures Galibier Randonnée qui ont équipé tous les skieurs de rando pendant 15 ans et le piolet - Au col de Mirabail - 30 mars 1970.

Les Posets vus des environs du col de Viados - Avril 1974 - Sac à dos en toile, guêtres, pantalon en velours.

Les Posets vus des environs du col de Viados - Avril 1974 - Sac à dos en toile, guêtres, pantalon en velours.

 

Le mauvais temps, qui se poursuit le lendemain, ne décourage pas Charles Laporte de quitter le refuge Ventosa, toujours sans aucune visibilité, pour gagner le refuge de la Restanca et de là, le port de Rius et l'hospice de Vielha, après 9h d'efforts.

Le 23 mars, après 4 jours de brouillard, il fait enfin beau ce qui permet à Charles Laporte et ses amis de rejoindre sans trop d'ennuis le vieil hospice de Vénasque qui tombe en ruines. L'auberge du Llanos del Hospital n'existait pas à cette époque.

Mais, dès le lendemain, la tempête reprend. Annie Creusefond et Jeanine Lasserre regagnent Pau tandis que Charles Laporte, Christian et Daniel Tollet prennent une journée de repos forcé.

Le 25 mars, bien avant le lever du jour et malgré un vent tempêtueux et une visibilité très médiocre, Charles Laporte s'engage dans la vallée de Remuñe, réussit à franchir le col de Litérole et gagne le Portillon alors que la tempête fait rage.

 

Il veut cependant poursuivre jusqu'à La Soula mais, dans de telles conditions, Daniel Tollet craque (on le comprend !) et l'équipe décide finalement une halte au Portillon où se trouvent les baraquements du chantier du barrage, le refuge actuel n'existant pas en 1968.

Charles Laporte souhaitait rejoindre La Soula, car l'endroit était encore habité par le personnel de la centrale électrique et relié à la vallée par un téléphérique de service, ce qui garantissait un abri sûr et confortable.

Il devra pour cela attendre le lendemain, 26 mars, où le ciel est toujours couvert mais avec une visibilité à peu près correcte.

Daniel Tollet, jeune et fatigué par une semaine très difficile, descend de La Soula par le téléphérique de service et Charles Laporte demeure seul avec Christian.

Le 27 mars, le ciel se dégage enfin pour deux jours qui vont permettre au tandem de rejoindre le plan d'Aragnouet en deux étapes de 12 et 13 heures séparées par une halte à l'hospice de Rioumajou.

Equipement des années 70. Pantalon en drap de Bonneval, guêtres, chaussures en cuir Galibier. Montée au col de la Fache - 28 décembre 1978.

Equipement des années 70. Pantalon en drap de Bonneval, guêtres, chaussures en cuir Galibier. Montée au col de la Fache - 28 décembre 1978.

Après les importantes chutes de neige et le vent de la semaine écoulée, le beau temps s'accompagne d'un fort vent du sud, avec des températures élevées. La conséquence est une neige lourde, collante, profonde, qui rend la progression pénible. De plus, les pentes sont chargées et les conditions avalancheuses. Charles Laporte quitte le cirque de Rioumajou par le difficile itinéraire du pic d'Arriouère qui est une succession de couloirs d'avalanches. Conscient du danger, il monte très vite avec Christian Tollet et arrive au pic d'Arriouère dès 9 heures du matin. A peine arrivés, tandis qu'ils cassent la croûte, une énorme coulée balaie toute la pente qu'ils viennent de remonter et, à un quart d'heure près, ils échappent à une fin certaine. La journée se termine à Aragnouet sans autre incident.

Dans la descente du col d'Arratille - Avril 1967.

Dans la descente du col d'Arratille - Avril 1967.

Le 29 mars, l'état de la neige, le fort vent du sud qui se prolonge, les raides pentes de la hourquette d'Héas à venir et la frayeur de l'avalanche d'Arriouère la veille, poussent Charles Laporte à un peu de sagesse avec une journée de repos à Aragnouet. Le 30 mars au matin, il pleut à verse mais ils quittent cependant Aragnouet pour la hourquette d'Héas. Ils sont très rapidement trempés jusqu'aux os, poursuivent leur route dans une neige complètement pourrie dans laquelle ils enfoncent jusqu'au ventre et réussissent à gagner la hourquette d'Héas.

Trois skieurs arrivent à l'hospice de Vénasque (Disparu) - Avril 1974. Equipement des années 70.

Trois skieurs arrivent à l'hospice de Vénasque (Disparu) - Avril 1974. Equipement des années 70.

La descente est aussi délicate que la montée mais, du côté de la cabane de l'Aguila, un groupe d'amis palois comprenant Raymond Itié, Annie Creusefond, Jeanine Lasserre et beaucoup d'autres les rejoint, les sèche, les réchauffe et les conduit en voiture à Gavarnie pour y passer la nuit, les possibilités d'hébergement étant trop réduites à Héas.

On voit ici l'insert Trima dans la semelle du ski permettant de fixer la peau de phoque - Vercors, vallée de Combau - 31 Janvier 1969

On voit ici l'insert Trima dans la semelle du ski permettant de fixer la peau de phoque - Vercors, vallée de Combau - 31 Janvier 1969

 

Le dernier jour de mars 1968, Charles Laporte, Christian Tollet et 21 de leurs amis quittent Gavarnie à l'aube pour reprendre l'itinéraire de la Traversée à Héas. Le temps reste mauvais et c'est en plein brouillard qu'ils montent à la hourquette d'Alans où ils retrouvent d'autres amis. Le brouillard et l'importance du groupe (ils seront 28 à l'arrivée à Gavarnie ! ) font qu'ils mettront une longue journée de plus de 9 heures pour rejoindre Gavarnie. En fait, Charles Laporte avait prévu d'aller coucher au refuge de Tuquerouye et de traverser les crêtes du cirque de Gavarnie jusqu'aux Sarradets d'où il pensait gagner le massif du Vignemale, mais les conditions météorologiques et le nombre de ses amis ne lui ont pas permis de réaliser cette étape. Le 1er avril, il pleut sans arrêt et l'équipe renonce à partir. Le souvenir du départ d'Aragnouet est sans doute encore présent dans leur esprit.

 

Le 2 avril, enfin une journée de beau temps. Charles Laporte et Christian Tollet partent tôt de Gavarnie, remontent à pied toute la vallée d'Ossoue, passent aux refuges de Bayssellance puis des Oulettes de Gaube, traversent les cols des Mulets, puis d'Arratille et gagnent le Marcadau après 11 heures de chevauchée. Là, ils envisagent de poursuivre et de traverser le col de la Fache mais finissent par y renoncer et s'arrêtent au Marcadau. Le lendemain, ils regretteront cette décision car un brouillard particulièrement épais, accompagné de neige et de vent bloque leur départ. Ce mauvais temps ne va d'ailleurs plus les quitter jusqu'à la fin de la Traversée. Après une longue attente, ils décident de partir quand même vers le col de la Fache. Malgré sa parfaite connaissance du terrain, le brouillard est tel que Charles Laporte est contraint de s'arrêter longuement, quelque part dans la montée au col de la Fache. Dans l'après-midi, une petite éclaircie lui permet de franchir le col et de gagner le refuge de Piedrafita (Alphonse XIII), le refuge de Respomuso n'existant pas à cette époque.

Montée au col de Menée (Vercors) - 28 Janvier 1968

Montée au col de Menée (Vercors) - 28 Janvier 1968

Le 4 avril, Charles Laporte avait prévu de rejoindre le refuge d'Arrémoulit en traversant la brèche Latour au Balaïtous. Mais la neige est aussi épaisse que mauvaise, le vent souffle en tempête et la visibilité est faible. Il renonce tout de suite à la brèche Latour et envisage de descendre vers Darret Spumous afin de remonter aux lacs d'Arriel et de là, rejoindre Arrémoulit. Mais la visibilité devient si mauvaise qu'il ne peut remonter vers les lacs d'Arriel et doit descendre à Sallent. Cette descente à Sallent est, pour Charles Laporte, un des plus mauvais souvenirs de toute la Traversée.

Tout le matériel des années 60 sur cette photo - Col du Palas, Avril 1966.

Tout le matériel des années 60 sur cette photo - Col du Palas, Avril 1966.

"Les lunettes givrent à la seconde même où nous les mettons et, lorsque nous les enlevons, les cristaux de neige plaqués par le vent nous obligent à fermer les yeux". Parvenu à Sallent, il gagne Formigal sous une pluie battante. Le lendemain, la situation n'a pas évolué: il pleut sans arrêt. Ils décident de partir vers Gabas et d'y terminer la Traversée, trempés, désabusés et écoeurés par les conditions. Mais, sous le col du Pourtalet, au dernier moment, ils ne renoncent pas et, toujours sous la pluie, partent vers l'Anayet et rejoignent Candanchú.

Les deux derniers jours se passeront sous la pluie ou la neige selon l'altitude. Charles Laporte franchit le col du Somport et descend sur Urdos d'où une voiture le transporte à Lescun, plus précisément au refuge de Labérouat, point de départ de la dernière étape. Celle-ci le conduit le lendemain, 7 avril 1968, à La Pierre Saint Martin à travers le col des Anies, au terme de la Traversée des Pyrénées à Skis.

 

Quelques remarques à propos du raid Laporte

 

La date de départ du 3 mars paraît aujourd'hui bien tardive mais elle correspond aux conditions d'enneigement des années soixante, assez différentes des conditions actuelles. En 1966, lors de son raid de Montlouis à Gabas, Charles Laporte est parti encore plus tard, le 12 mars et, en 1968, il a quitté Fillols après une importante chute de neige. A la fin de la Traversée, malgré un temps épouvantable, il n'a pas manqué de neige.

On est ensuite frappé par l'extrême médiocrité du temps. Sur les 36 jours de la Traversée, Charles Laporte a eu 24 jours de mauvais ou très mauvais temps avec du vent, de la neige, du brouillard et de la pluie.

Pire, le 16 mars, il arrive au refuge de Certascan par beau temps et il lui reste 22 jours de traversée. Il connaîtra alors 17 jours de temps affreux et seulement 5 jours de temps correct. Quant à la neige, hormis quelques rares étapes, elle a été mauvaise et dangereuse (2 avalanches) durant presque tout le parcours.

Dans le bois d'Espelunguère en vallée d'Aspe - Janvier 1977.

Dans le bois d'Espelunguère en vallée d'Aspe - Janvier 1977.

 

 

 

Equipement de camping sur neige des années 70. Tente canadienne à mâts en V inversés, matelas en laine non desuintée. Les matelas en mousse type Karrimat et les tentes à arceaux courbes n'apparaîtront que 2 ou 3 ans plus tard. Fixations de ski à câbles.Camp en vallée d'Aspe - Janvier 1977.

Equipement de camping sur neige des années 70. Tente canadienne à mâts en V inversés, matelas en laine non desuintée. Les matelas en mousse type Karrimat et les tentes à arceaux courbes n'apparaîtront que 2 ou 3 ans plus tard. Fixations de ski à câbles. Camp en vallée d'Aspe - Janvier 1977.

 

Charles Laporte, qui avait 37 ans à l'époque, était un excellent skieur possédant une très bonne condition physique qui lui a permis de réussir la Traversée en seulement 36 jours, dont 5 jours de repos forcé, malgré des conditions de neige et de temps exécrables. Il avait évidemment un matériel plus lourd et moins performant qu'aujourd'hui : les premiers couteaux, pas de cales de montée, des skis en bois avec des carres extérieures vissées, des peluches avec le système de fixation Vinersa qui ne dégageait pas les carres à la montée, et surtout des fixations à câble Ramy Securus qui ne permettaient pas de soulever complètement le talon et constituaient un handicap important sur les parties plates ou en faible pente. Malgré cela, il a effectué des étapes comme Fillols-Les Cortalets-Mariailles ou Gavarnie-Les Oulettes de Gaube-Marcadau qui sont de véritables marathons. Une conclusion s'impose:

Bravo, Charles Laporte !

LA  CARTOGRAPHIE

Cartes  sur  Internet

Pour la France, le site de l'IGN ( www.ign.fr ) permet d'accéder à Géoportail et à toutes les cartes IGN sur Internet. Pour l'Espagne, Iberpix est l'équivalent de Géoportail. Accès par ( www.ign.es ). Enfin, pour la Principauté d'Andorre, on peut visualiser toutes les cartes sur (www.cartografia.ad).

Cartes  papier

Toutes les cartes papier indiquées ci-après sont au 1/25.000ème.

La partie française de la TPS est couverte par les cartes de randonnée de l'IGN. Les descriptions des itinéraires sont faites à partir de ces cartes bien connues.

En Espagne, il existe plusieurs éditeurs de cartes selon la province où l'on se situe. Les cartes espagnoles et andorranes représentent mal (et parfois pas du tout)  les escarpements rocheux mais font simplement figurer les courbes de niveau ce qui complique leur utilisation, surtout en hiver.

La partie des Pyrénées comprise entre les rives de la Méditerranée et le tunnel de Vielha se trouve en Catalogne. Elle est couverte par les cartes de l'ICC (Institut Cartogràfic de Catalunya). Ces cartes possèdent un fond topographique de très bonne qualité mais pâtissent d'une insuffisance (presque un absence) de points et de courbes de niveau côtés, d'un mauvais choix de couleurs et de noms de lieux peu lisibles.

La Principauté d'Andorre édite une carte au 1/25.000ème consultable sur Internet. Noter que la partie ouest de la Principauté est couverte par la feuille N°44 de la Catalogne tandis que la carte IGN N°2148 OT déborde largement sur la partie est.

L'Aragon s'étend à l'ouest de Vielha jusqu'aux environs du cirque de Lescun. Il existe deux séries de cartes des Pyrénées aragonnaises:

Les cartes de l'éditeur Prames. Le fond topographique est exact mais l'édition est peu soignée (altitudes fausses, noms de lieux doublés, impression décalée).

Les cartes de l'éditeur basque Sua complétées sur le terrain par Miguel Angulo qui connait les Pyrénées dans leurs moindres détails! Ces cartes sont à mon avis les plus exactes et surtout les plus lisibles. Elles couvrent tous les grands massifs aragonnais (Aneto, Posets, Mont Perdu) mais aussi la Navarre et même la Catalogne (Encantats ou Val d'Aran).

Il existe aussi une série de cartes couvrant toutes les Pyrénées publiées par Editorial Alpina (EA). Malgré quelques progrès, elles demeurent insuffisantes pour suivre un itinéraire précis. Elles peuvent cependant être utiles en indiquant des points cotés qui font défaut aux cartes Prames et ICC. Noter enfin que certains noms de lieux varient selon les cartes entre ICC, EA, Prames et Sua.

On peut acheter ces cartes sur les sites Internet des éditeurs: ( www.icgc.cat ) rubrique "botiga electronica" pour l'ICC, ( www.laramonda.com ) pour les éditions Prames, ( www.editorialalpina.com ) pour EA et (www.sua.eus) pour Sua.

La face nord du Mont-Perdu le 2 Mai 1975. En 40 ans, le glacier a disparu!

La face nord du Mont-Perdu le 2 Mai 1975. 40 ans plus tard, le glacier a disparu!

 

LES  HÉBERGEMENTS

Au fil des années, divers hébergements indiqués dans l'édition originale de la TPS ne sont plus utilisables. C'est ainsi que le refuge de Trigoniero, terme de l'étape T25 est en ruines comme le petit refuge Obago au milieu de l'étape T18. Les cabanes d'Aspé et de la Géla, termes des étapes T31 et T26 ont été détruites par des avalanches (Aspé) ou des inondations (La Géla). Dans le vallon de la Géla, la seconde cabane demeure close et la cabane détruite a été remplacée par une nouvelle cabane construite à proximité qui est également fermée de sorte qu'il n'existe plus aucun abri dans le vallon de la Géla. La cabane de la Glère, au milieu de l'étape T37, est maintenant fermée comme celle des Aguilous, terme de l'étape T27, qui peut être remplacée par la cabane de l'Aguila située 350m au-dessous.

La conséquence de ces fermetures et destructions de cabanes est qu'il est désormais impossible de s'abriter autour de Trigoniero ainsi que dans les vallons d'Aspé et de la Géla. Il faut donc soit prendre une tente soit renoncer au cirque d'Estom Soubiran et aux étapes T25 et T26 ce qui reviendrait à dénaturer complètement la TPS. J'ai donc choisi la tente qui n'alourdit le sac que d'environ 1kg par personne.

L'orrhy du col des Nou Fonts, terme de la 4ème étape n'est qu'un abri très sommaire.

Un gite d'étape existe maintenant à Alos d'Isil, terme de l'étape T15. De plus, le refuge del Fornet situé 1,5km en amont du pont de la Peña peut aussi être utilisé comme terme de cette 15ème étape.

 L'hospice de Vielha, à l'entrée sud du tunnel de Vielha, est fermé depuis plusieurs années et il faut gagner le refuge de Conangles.

Dans la partie centrale des Pyrénées, plusieurs refuges espagnols sont souvent gardés en hiver. C'est le cas de La Rencluse, Estos, Angel Orus, Goriz, Bachimaña, Cap de Llauset et Respomuso mais les périodes de gardiennage varient. Se renseigner, en particulier pour Respomuso.

Le refuge Wallon au Marcadau appartient à la Communauté de Communes de la Vallée de Saint Savin agrandie en Communauté de Communes Pyrénées-Vallée des Gaves en 2017.

Après plusieurs années de fermeture et une reconstruction totale, le nouveau refuge a ouvert en août 2022. Ce vaste bâtiment comportant plus de 100 places sera désormais gardé toute l'année à l'exception d'une période de 5 à 6 semaines, variable selon les années, mais comprise entre le début de novembre et la mi-décembre. En 2022, le refuge sera fermé du 6 novembre au 17 décembre. Un refuge d'hiver demeurera ouvert.

Le Pic du Midi d'Ossau - Mars 1997.

Le Pic du Midi d'Ossau - Mars 1997.

Les nouveaux refuges de Bachimaña et du Cap de Llauset ne sont pas situés sur l'itinéraire de la Traversée. Toutefois, durant la période de fermeture du refuge Wallon, le refuge Bachimana peut rendre de grands services malgré son accès compliqué en hiver.

Le refuge des Sarradets a été fermé en 2018 pour rénovation avant d'être atteint par une avalanche. Il est demeuré fermé en 2020 et 2021 mais à rouvert pour l'été 2022 et devrait donc être utilisable au cours de l'hiver 2023.

Et enfin une bonne nouvelle, le refuge Belagua qui est demeuré plus de 10 ans à l'abandon est à nouveau utilisable. Actuellement (2018), seul le garage du refuge a été aménagé pour recevoir de petits groupes de randonneurs. Se renseigner. auprès de la Fédération Navarraise de Montagne qui assure la gestion du refuge pour connaître les périodes d'ouverture et les conditions d'utilisation. A terme, il est prévu la réhabilitation de l'ensemble du refuge.

Les cabanes

Ce sont le plus souvent des cabanes de bergers. Elles sont petites, souvent inconfortables et sans équipement mais elles sont ouvertes, et certaines soirées passées à la lueur d'une bougie ont un charme que l'on ne trouve plus dans les grands refuges aseptisés. Le sol est en ciment ou en terre battue, avec un bat-flanc parfois recouvert de quelques vieux matelas. L'étanchéité n'est pas parfaite, et ces cabanes sont souvent remplies de neige, mais on peut y trouver une cheminée qui fonctionne. C'est dire qu'une pelle est indispensable pour y accéder, que 4 personnes constituent souvent l'effectif maximum et qu'il convient de disposer d'un matériel complet de cuisine et de couchage.

Les refuges

Ce sont des refuges classiques. Pour la plupart d'entre eux, le nom de l'association ou de l'organisme propriétaire est précisé ; certains appartiennent à des communes.

CAF : Club Alpin Français ( www.ffcam.fr ).

ONF : Office National des Forêts (www.onf.fr).

PNP : Parc National des Pyrénées.

CEC : Centre Excursionista de Catalunya ( www.cec-centre.org ).

FEEC : Federacio d'Entitats Excursionistes de Catalunya ( www.feec.cat ).

UEC : Union Excursionista de Catalunya ( www.uec.cat ).

FAM : Federacion Aragonesa de Montañismo ( www.fam.es ).

CVA : Conseil des Vallées d'Andorre.

Le site Internet de la FEEC donne des informations sur tous les refuges espagnols, andorrans et même français.

Noter que les cartes espagnoles font souvent figurer de simples cabanes sous l'appellation de "refuge" .

A propos du gardiennage, il est bon de savoir que lorsque les refuges ne sont pas gardés, seul le local d'hiver est ouvert. On y trouve un équipement sommaire, mais généralement en bon état : table, bancs, matelas et couvertures. A l'inverse des refuges alpins, on n'y trouve le plus souvent ni bois, ni poêle, ni gaz, ni casseroles, ceci étant dit pour nos amis suisses, savoyards ou dauphinois qui oseraient s'aventurer en hiver dans les Pyrénées !

Le lac de Chabarrou - 23 novembre 2012.

Le lac de Chabarrou - 23 novembre 2012.

DESCRIPTION DES ÉTAPES ET DES COURSES

La cotation des difficultés

Un sujet difficile. Bien que cette pratique soit courante, j'avoue n'avoir jamais très bien compris comment on pouvait attribuer une cotation précise à une descente à skis comme on le fait pour un passage d'escalade, les conditions de neige étant susceptibles de modifier radicalement, dans un sens ou dans l'autre, la difficulté de cette descente. Aucune cotation des différents passages n'est donc indiquée ici ; il est simplement fourni une estimation d'ensemble de la difficulté de chaque course en retenant deux critères indépendants des conditions de neige : la raideur des pentes et leur exposition.

1./ La raideur des pentes est évidemment un facteur essentiel. Dans les descriptions qui suivent, les termes "assez raide", "raide", "très raide" et "extrêmement raide" correspondent à des pentes respectives de 30°, 35°, 40° et 45° pour la partie la plus raide de la pente. Ainsi, une pente de 30° et de 200m de hauteur présentant un ressaut de 60m dont la pente est de 40° sera décrite comme "très raide". Ceci permettra à certains d'occuper les jours de mauvais temps à discuter des cas limites !

2./ En plus de la raideur, il a été tenu le plus grand compte de l'exposition des différents passages.

Une pente de 30° et de 100m de hauteur ne devra pas être considérée de la même manière selon qu'elle se termine sur un vaste replat ou au-dessus d'une barre rocheuse de 50m. Les conséquences d'une avalanche ou d'une chute, à la montée comme à la descente, seront très différentes. N'oublions pas que, dans les Pyrénées, les "glissades incontrôlées" sur la neige gelée constituent de très loin la principale cause d'accident grave, bien avant les avalanches. La cotation d'ensemble d'une course a donc été majorée lorsque l'itinéraire présentait des passages exposés.

Enfin, une course peut être longue sans présenter de difficulté ; elle peut aussi être courte mais difficile. Ainsi, les premières étapes de la TPS sur les crêtes de la Cerdagne sont très longues, mais faciles. A l'inverse, l'ascension du Mont Valier depuis le refuge des Estagnous ou celle du Mont Perdu depuis le refuge de Goriz sont assez courtes mais elles sont raides et exposées. Elles sont réservées à des participants maîtrisant bien les techniques de cramponnage et de ski et bénéficiant de conditions de neige favorables.

Les critères de difficulté sont résumés dans la cotation finale de chaque course selon 4 niveaux indépendants de la longueur de la course et symbolisés ci-dessous.

: Niveau facile. Course pour débutants ne présentant pas de difficulté technique. Pentes ne dépassant jamais 25° sans exposition. Ne pas oublier cependant que ces courses faciles peuvent être longues et ne sont pas toujours à l'abri des avalanches.

♠ ♠ : Niveau moyen. Course à la portée de la plupart des skieurs. Pentes pouvant atteindre 30° avec quelques courts passages faiblement exposés exigeant un peu d'attention.

♠ ♠ ♠ : Niveau assez difficile. Course pour skieurs ayant une bonne expérience. Pentes pouvant atteindre 35° et présenter des passages exposés.

♠ ♠ ♠ ♠ : Niveau difficile. Course réservée aux très bons skieurs ayant déjà fait de l'alpinisme. Pentes pouvant atteindre 40° avec une  exposition interdisant toute erreur.

Premières neiges et lever de soleil sur la face nord du Vignemale - 23 novembre 2012.

Premières neiges et lever de soleil sur la face nord du Vignemale - 23 novembre 2012.


Les horaires

Encore un sujet qui fâche ! Le temps nécessaire pour effectuer une course constitue une source inépuisable de discussions entre les skieurs de randonnée. Ceci est dû au fait que ce temps unique n'existe pas, car il dépend des conditions météorologiques et de neige, mais aussi des participants, de leur forme, du poids de leur sac, de leur motivation, de leur niveau technique, de leur connaissance de l'itinéraire etc...

Pour chaque étape, il est donc fourni une estimation du temps nécessaire qui est, comme d'habitude, très indicative. Pour l'apprécier, il convient de préciser:

1./ Que les horaires indiqués ici supposent que les skieurs effectuent la TPS et sont partis pour plusieurs jours en autonomie. Ils portent donc un sac de raid contenant, en plus des skis, crampons et matériel alpin, des vivres pour plusieurs jours, du carburant, un matériel de cuisine et de couchage, des vêtements sérieux etc. Dans ces conditions, une dénivelée quotidienne supérieure à 1500m est très élevée.

2./ Que la visibilité est bonne et ne nécessite pas de consulter fréquemment les divers instruments de navigation, qu'il ne neige pas et qu'il n'y a pas beaucoup de vent.

3./ Que la neige est correcte, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de trace profonde à faire, qu'elle ne botte pas, que la descente s'effectue sur de la neige avec des skis et non sur de la glace avec des crampons ou à pied sur des cailloux etc...

4./ Que les participants, en nombre limité, ne sont pas des compétiteurs ou des marathoniens, mais possèdent cependant une bonne condition physique et une certaine expérience de la randonnée à skis.

5./ Enfin, les temps indiqués incluent un arrêt pour le déjeuner ainsi que les petits arrêts peaux de phoque, couteaux, photos, vêtements, besoins naturels, crème solaire etc...

Ces temps peuvent donc être grandement améliorés par une équipe rapide et légère, mais, si les conditions sont mauvaises, on pourra aussi mettre deux heures de plus qu'indiqué ici.

⊗  :  Moins de 3h.                ⊗  ⊗  :  De 3h à 6h.                ⊗  ⊗  ⊗  :  De 6h à 9h.                ⊗  ⊗  ⊗  ⊗  :  Plus de 9h.

Le massif des Posets vu du Seil de la Baque - 19 Février 2001.

Le massif des Posets vu du Seil de la Baque - 19 Février 2001.


PRÉPARER LA TRAVERSÉE

Une date de départ bien choisie

Elle est fonction des conditions du moment. Il ne faut pas se fixer une date précise à l'avance, mais partir dès que les conditions sont favorables. Ainsi, Charles Laporte est parti le 3 mars 1968, Didier Sorbé le 2 février 1984, Rémi Thivel le 19 janvier 1995 tandis que Thierry Delattre a quitté Hendaye vers l'est le 15 janvier 1992. Quant à moi, c'est le 17 février 1996 que je suis monté au refuge des Cortalets. En fait, cette date était un peu tardive et, dans les conditions d'enneigement actuelles, je pense qu'il faut être prêt à partir aux environs du 20 janvier. Plus récemment, Joseph Hurand et Tomy Plotin sont partis le 2 février 2017, Bernard et Pascal le 1er février 2005 et Nicolas Brugalla le 23 janvier 2016.

Une bonne étude de l'itinéraire

Un examen sérieux de la dernière édition des cartes, des informations récentes et fiables relatives aux refuges et cabanes. Pour certains passages clefs, une reconnaissance préalable sur le terrain pourra s'avérer utile.

Un matériel bien adapté

L'ensemble du matériel de ski, de couchage et de cuisine devra être en parfait état au départ. Ne pas lésiner sur l'équipement dont la principale qualité devra être la solidité et se méfier des nouveautés non testées. Ne pas négliger les petits détails qui prennent de l'importance avec le temps : les coutures, les lacets, les fermetures zip, les vis, la colle, les branches de lunette, les rondelles de bâton etc...Par contre, le matériel alpin sera réduit au minimum. Ni corde, ni broche, ni baudrier. Un seul piolet pour deux ou trois personnes des Cortalets au col du Somport, son rôle étant surtout de casser la glace à l'entrée de certaines cabanes et de faciliter la récupération des dépôts. Quant aux crampons, ils sont indispensables dès la seconde étape et doivent être conservés jusqu'à la fin.

Des dépôts de vivres soignés

Il s'agit d'un facteur essentiel de réussite et de la partie la plus importante de la préparation. Si l'on ne veut pas descendre dans les vallées, ce qui est inélégant et parfois impossible, il est indispensable de faire des dépôts de vivres et de carburant. Une dizaine de dépôts est alors nécessaire si l'on veut effectuer la Traversée avec un sac raisonnable.

Ibon de Acherito - Au fond, de D à G: Aiguille d'Ansabère, col de Pétragème et Mallo de Acherito

Ibon de Acherito - Au fond, de D à G: Aiguille d'Ansabère, col de Pétragème et Mallo de Acherito

Faire un dépôt de vivres n'est pas un exercice aussi simple qu'on pourrait le croire. Les dépôts doivent être bien cachés pour ne pas servir d'épicerie de campagne au premier venu ; la plupart des miens étaient enterrés et il est souhaitable que cette opération soit effectuée sans témoins ce qui peut conduire à quelques surprises. Nous avons ainsi effectué un dépôt au port d'Ourdissétou, dans le cirque de Rioumajou, le jour de l'ouverture de la chasse sur le versant espagnol. Dès l'aube, toutes les crêtes étaient occupées par des chasseurs en tenue camouflée, munis de fortes jumelles, qui scrutaient tous les recoins de la montagne à la recherche d'un isard imprudent. Impossible de creuser un trou pour cacher un bidon de victuailles sans être vus par vingt personnes ! Nous avons dû attendre la tombée de la nuit et le départ des chasseurs pour enterrer nos provisions.

Avec un GPS, il convient de prendre des repères précis, à 20 ou 30 centimètres près, complétés par des photos et des croquis, afin de retrouver les dépôts enfouis sous la neige. Les emballages et l'étanchéité doivent être très soignés et il faut veiller à ne pas faire un dépôt à un endroit susceptible d'être recouvert par une avalanche. Pour n'avoir pas respecté cette règle, nous avons du creuser un trou de plus de six mètres de profondeur au refuge de Rialb submergé par une avalanche. Cette négligence nous a fait perdre une journée sans compter le risque de ne pas retrouver le dépôt.

Personnellement, j'avais fait 10 dépôts : 1ér à l'auberge de l'Hospitalet -  2ème au refuge Rialb - 3ème confié au gardien du refuge de l'étang du Pinet - 4ème au refuge Gracia - 5ème à l'hospice de Vielha - 6ème au refuge du Portillon - 7ème au port d'Ourdissétou - 8ème au barrage des Gloriettes - 9ème à la cabane de Lourdes - 10ème au col du Somport. Tous les dépôts étaient enterrés sauf les 1, 3 et 5. Ils ont tous été retrouvés facilement sauf le second qui n'a été récupéré qu'après plusieurs heures d'efforts !

Une bonne équipe

La constitution d'une bonne équipe est évidemment un point important. Personnellement, n'ayant pas réussi à trouver un ou plusieurs amis disposant du temps nécessaire pour effectuer toute la Traversée, j'ai progressé avec des compagnons différents qui se relayaient pour passer environ une semaine avec moi. Bien évidemment, il y a eu des rendez-vous manqués mais, dans l'ensemble, les choses se sont assez bien déroulées. Sur les 40 étapes que comporte la Traversée, j'en ai effectué 17 en solitaire, notamment toute la fin, entre le refuge des Sarradets et les chalets d'Iraty.

Enfin, si une bonne condition physique est évidemment indispensable, dans une aventure de ce genre, le moral est encore plus important que la forme !

UN  PEU  DE  PRUDENCE

Il n'est évidemment pas question dans le cadre d'un ouvrage sur le Traversée des Pyrénées, de répéter ce que de nombreux auteurs très compétents ont dit et écrit sur les questions de sécurité en ski de randonnée.

Je me contenterai donc d'évoquer 2 situations souvent sous-estimées mais néanmoins dangereuses : la pente de neige gelée, même faible et la mauvaise visibilité, même avec un GPS.

Les Pyrénées ne sont pas les Alpes et la proximité de l'océan, surtout dans la partie ouest de la chaîne, rend les redoux plus fréquents et plus importants.

 

SECOURS EN MONTAGNE

Quel que soit le pays (Andorre, Espagne ou France), le N° de téléphone pour appeler les secours est le 112. Ce numéro peut être appelé depuis un portable, même si celui-ci est verrouillé. En France, le plus efficace et le plus rapide est d'appeler le 112

Pyrénées Atlantiques (64) : PGHM d'Oloron Ste Marie - 05 59 10 02 50

Hautes Pyrénées (65) : PGHM de Pierrefitte - 05 62 92 71 82

Haute Garonne (31) : PGHM de Bagnères-de-Luchon - 05 61 79 28 36

Ariège (09) : PGHM de Savignac - 05 61 64 22 58

Pyrénées Orientales (66) : PGHM d'Osséja  - 04 68 04 51 03

La Traversée des Pyrénées
Itinéraire de base et variantes

Le sigle TPS signifie "Traversée des Pyrénées à Skis". Celle-ci est divisée en 7 parties et comporte au total 41 étapes numérotées de 1 à 41 et précédées de la lettre T. Ainsi, T18 est la 18ème étape de la TPS. Lorsqu'une étape comporte plusieurs variantes, elles sont indiquées par les lettres A, B, C; T15A et T15B sont  2 variantes de l'étape T15. Les noms des 41 étapes et de leurs diverses variantes sont écrits en bleu.

En plus de l'itinéraire de la TPS, de nombreuses courses à faire "Autour de la Traversée" sont décrites dans chacune des 7 parties du texte. Elles sont numérotées de 1 à 93 et leur nom est écrit en rouge. Enfin, ce site n'est pas destiné aux seuls pyrénéens qui connaissent leurs montagnes par cœur. Il est aussi destiné à aider nos amis savoyards, parisiens, dauphinois ou autres à venir découvrir les Pyrénées en hiver. C'est à leur intention que diverses courses classiques sont décrites ainsi que les accès aux principaux refuges.

Cliquer sur les liens ci-après pour les détails de l'itinéraire

Étapes  T 1  à  T 6
Les Pyrénées Catalanes

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-catalanes/

Au cours de l'étape T 3, les Esquerdes de Rotja - 19 Février 1996.

Étapes  T 7  à  T 13
Les Pyrénées Ariégeoises

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-ariegeoises/

Au cours de l'étape T 10, les "3000" ariégeois vus du Port de Rat - 28 Février 1996.

Étapes  T 14  à  T 19
Le Pallars et les Encantats

https://www.pulkayak.fr/le-pallars-et-les-encantats/

Au cours de l'étape T 14, le massif du Mont Rouch vu des environs du col de Certascan - Février 2006.

Étapes  T 20  à  T 27
Les Pyrénées Centrales

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-centrales/

Au cours de l'étape T 23, de G à D: Grand Quayrat, Pic Lézat, Pic des Crabioules et col Inférieur de Litérole. En bas: lac, barrage et refuge du Portillon - 18 Février 2001.

Étapes  T 28  à  T 33
Les Pyrénées Bigourdanes

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-bigourdanes/

Au cours de l'étape T 28, la face nord du Mont-Perdu. Photo du 2 Mai 1975. En 2018, le glacier avait disparu !

Étapes  T 34  à  T 38
Les Pyrénées Béarnaises

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-bearnaises/

Au cours des étapes T 35 et T 36, le Pic du Midi d'Ossau - Mars 1997.

Étapes  T 39  à  T 41
Les Pyrénées Basques

https://www.pulkayak.fr/les-pyrenees-basques/

Au cours de l'étape T 39, les lapiaz d'Anie.