Spitzberg: Atomfjella, Mont Newton, Mont Général Perrier

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Le Spitzberg
Avril  1980  et  Mars-Avril  1985

Le Spitzberg est la principale et seule île habitée de l'archipel du Svalbard, situé au nord de la Norvège, entre 77° et 81° de latitude.   L'île est très montagneuse et nous avons eu le bonheur d'y effectuer plusieurs raids à skis avant le développement du tourisme.

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Un peu d'histoire

La situation administrative et politique du Svalbard est régie par un traité signé en 1920 par 9 pays (Danemark, Norvège, Suède, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Grande-Bretagne et Japon). Au cours des années suivantes, ce traité a été reconnu et signé par de nombreux autres pays (42 aujourd'hui) dont la Russie dès 1924 et l'Allemagne un an plus tard. Ce traité prévoit, parmi bien d'autres, trois dispositions importantes.
La première reconnaît la souveraineté absolue de la Norvège sur l'ensemble de l'archipel incluant l'île aux Ours (Bjørnøya). Le Svalbard est donc une terre norvégienne, administrée et dirigée par le gouvernement d'Oslo.
La seconde précise que l'archipel est démilitarisé. Il n'y a donc pas de base militaire terrestre, aérienne ou maritime au Svalbard.

La troisième enfin autorise les ressortissants des pays signataires du Traité de 1920 à exploiter librement les ressources naturelles du Svalbard. Elle a beaucoup influencé certains aspects actuels du Spitzberg.

Le Spitzberg possède en effet de riches gisements de charbon constitués de filons horizontaux peu profonds facilement exploitables. C'est ainsi qu'au début du 20ème siècle, des sociétés norvégiennes et anglaises ont ouvert plusieurs mines. Dans les années 20, la Norvège, cherchant à asseoir sa souveraineté sur le Svalbard, poursuit seule une activité minière rendue difficile par les conditions climatiques. En 1932, les Russes, comme le traité de 1920 leur en donnait le droit, ouvrent deux mines de charbon à Barentsburg et à Pyramiden pour des raisons plus stratégiques qu'économiques. Après 1945, ils maintiennent ces mines en activité pour affirmer leur présence et entretenir leurs services d'espionnage durant les années de guerre froide ! Les Norvégiens ont alors poursuivi l'exploitation du charbon afin de surveiller les Russes ! Depuis la chute de l'URSS en 1991, l'activité minière russe au Svalbard a beaucoup regressé; la mine de Pyramiden a été fermée et celle de Barentsburg décline. Quant aux Norvégiens qui ont ouvert une nouvelle mine près de Sveagruva en 2014, ils affirment vouloir abandonner l'exploitation du charbon dans le cadre de la lutte contre les émissions de CO2. Mais le charbon marque toujours, et sans doute pour encore longtemps, les paysages du Spitzberg. Mines fermées, port charbonnier, cables de transport abandonnés, voies ferrées détruites, bâtiments en ruines etc...

Michel sur la calotte de Lomonossov. 25 avril 1980

Michel sur la calotte de Lomonossov - 25 avril 1980

Le changement climatique 

Jusqu'au début des années 80, les mers entourant le Spitzberg étaient bloquées par la banquise de décembre à mai, parfois juin. Durant cette période, les fjords gelaient, on allait de Longyearbyen à Ny Alesund en motoneige et tout accès maritime au Svalbard était impossible. Mais aujourd'hui, le Kongsfjord sur lequel les motoneiges circulaient encore dans les années 90, ne gèle plus depuis 10 ans et l'Isfjord est libre de glace. Mieux, au cours des 10 dernières années, le Spitzberg a connu un réchauffement considérable de 1,2°C. Le Kronebreen, au fond de la baie de Ny Alesund, a reculé de 1km en seulement 3 ans après 2012. Dans ces conditions, on ne compte plus les modifications concernant la flore et la faune, aussi bien marine que terrestre.

Le tourisme

Il n'apparaît qu'en 1977, après la mise en service de l'aéroport et d'une ligne aérienne régulière entre la Norvège et le Spitzberg. Lors de nos deux visites à Longyearbyen aux printemps 1980 et 1985, quelques dizaines de skieurs seulement visitaient la région.

Camp sur la calotte de Lomonossov. Dernière année pour les tentes canadiennes. 26 avril 1980.

Camp sur la calotte de Lomonossov. Dernière année pour les tentes canadiennes à mâts en V inversés - 26 avril 1980.

 

Aujourd'hui, Longyearbyen, qui était une bourgade sans ressource est devenue une ville de 2000 habitants avec plusieurs hôtels, restaurants, cinémas, magasins de toutes sortes et agences de tourisme. Des services de location de vélos, de skis, de chiens, de chevaux, de voiture, de kayak et de bien d'autres choses sont proposés ainsi que des transports en motoneige, en avion, en bateau, en hélicoptère ou en traîneau à chiens.   Les motoneiges prolifèrent partout et sont plus nombreuses que les habitants. Des lignes aériennes régulières relient tous les jours Longyearbyen à Oslo et Tromsø tandis que chaque été, les bateaux de croisières amènent plus de 50.000 touristes à Longyearbyen.

Dans ces conditions, même si les paysages demeurent, l'ambiance de bout du monde et le dépaysement total qui régnaient ici il y a quarante ans ont complètement disparu.

Ski - pulka au Spitzberg

 La plupart des îles formant l'archipel du Svalbard sont recouvertes par des calottes de glace et présentent ainsi un intérêt limité pour le ski de randonnée. Par contre, le Spitzberg est beaucoup plus montagneux et trois secteurs sont particulièrement intéressants:

--La côte ouest depuis le fjord du Roi jusqu'à Magdalena Bay à l'extrémité nord-ouest de l'archipel.
--Le Sud.
--La chaîne des Atomfjella sur la rive droite du Wijdefjord où se trouvent les sommets les plus élevés du Spitzberg: Mont Newton et Mont Général Perrier à 1715m. 

Dans ces trois zones, des sommets de 1500m dominent de vastes glaciers qui s'écoulent jusqu'à la mer.

Sur la calotte de Lomonossov. 26 avril 1980.

Sur la calotte de Lomonossov - 26 avril 1980.

Cartographie

Il existe une couverture cartographique  complète du Svalbard au 1/100.000ème et une autre au 1/250.000ème. Pour des raisons inconnues, ces cartes ne sont généralement disponibles que sur Internet, par exemple sur  http://www.stanfords.co.uk  

Noter qu'en 2017, les cartes au 1/100.000ème ne sont pas disponibles, même sur Internet,. Il est seulement possible d'acheter les feuilles au 1/250.000ème mais cette situation peut évoluer.

La chaîne des Atomfjella et le Mont Newton
Avril 1980

Ce voyage est notre premier raid à skis effectué avec une pulka. Notre expérience en ce domaine se limitait jusque là à une journée passée en Haute-Savoie, sur le plateau des Glières. En plus de la pulka, trois nouveautés étaient utilisées pour la première fois: les réchauds à essence MSR, les vêtements en fourrure polaire Helly Hansen achetés dans les magasins de fournitures pour la marine et les vêtements coupe-vent en GoreTex. Nous sommes 8 répartis en 4 tentes. Chacun tire sa pulka et chaque tente fait sa cuisine.

Le carnet de route

16 au 18 avril - Attente à Longyearbyen

En arrivant à Longyearbyen le 16 avril, il pleut et la température est de +4°C. Cela se produit une fois tous les 5 ans à cette époque et c'est le jour de notre arrivée ! Longyearbyen et son port charbonnier sous la pluie forment un décor sinistre. Visite au représentant du Gouverneur qui nous attendait. Le pilote de l'avion qui doit nous conduire à Ny Alesund nous indique qu'il faut attendre le beau temps. On évite le camping sous la pluie au centre d'un lac de charbon en dénichant une cabane confortable à 10km. Ouf! Mais la situation est critique, notre équipement n'est pas du tout conçu pour la pluie.

Le sommet d'Helvetiafjellet depuis Adventdalen. 4 mai 1980.

Le sommet d'Helvetiafjellet depuis Adventdalen. 4 mai 1980.

 

 

Le lendemain, visite au fonctionnaire chargé du contrôle des expéditions. Très aimable. Notre équipement lui convient, il vérifie le fusil et nous donne d'utiles conseils pour les ours. Nous sommes les seuls randonneurs sur l'île. Heureuse époque !
Le temps se découvre un peu le 18 avril mais Ny Alesund est toujours dans la crasse et nul ne sait quand il y aura un avion. Partant pour Ny Alesund le 19 ou le 20 ou le ?, nous n'aurons plus le temps de revenir à Longyearbyen pour l'avion du 6 mai. Renonçant alors à une dépose aérienne trop aléatoire, nous décidons de partir sur le champ et de faire un aller-retour en direction des Atomfjella, seul moyen de sauver notre petite expédition compte tenu du temps.
Derniers préparatifs, taxi pour l'extrémité de la route et départ depuis Advendalen, chacun avec sa pulka. Premier camp dans Adventdalen à 14km du départ.

19 et 20 avril - La vallée de Sassen et le Tempelfjord

Départ vers l'est. Le temps se gâte quand on débouche dans la vallée de Sassen où le camp 2 est dressé après 21km. Le jour suivant, le ciel se dégage peu à peu. Traversée de la vallée de Sassen et arrivée à la cabane de Fredheim sur le bord du Tempelfjord entièrement pris dans les glaces. Bref arrêt thé à la cabane où deux Norvégiens font de la motoneige. Ce sont les dernières personnes vues pendant 15 jours. Départ sur la rive sud du Tempelfjord. Immense falaise de 10km de long et 500m de haut remplie de milliers d'oiseaux qui nichent ici. Le ciel se couvre. Un renard blanc longe la falaise en cherchant les oeufs ou les oisillons tombés des nids. Camp 3 monté dans le vent sur la rive sud du fjord à 24km du C2.

21 et 22 avril - Le glacier Von Post et le Philippbreen

Nombreux phoques près de leurs trous sur le Tempelfjord gelé. Arrivée au front du glacier Von Post franchi sans problème. Le soleil arrive. Magnifique remontée du glacier Von Post dominant le Tempelfjord sous le soleil. Le tractage des pulkas pendant la montée a causé quelques souffrances. Camp 4 à 500m d'altitude à 22km du C3. Le lendemain, départ vers le glacier de Philippe sous un ciel couvert. Un gros ours blanc traverse au sud sur le glacier Von Post. Nous ne l'intéressons pas. Remontée du glacier de Philippe. Vers 800m, le brouillard tombe. Poursuite à la boussole dans la crasse. Camp 5 en plein brouillard vers 900m, quelque part sur la calotte de Filchner, à 11km seulement du C4.

Camp sur la calotte de Lomonossov. Roland et Michel. 29 avril 1980.

Camp sur la calotte de Lomonossov. Roland et Michel - 29 avril 1980.

23 au 25 avril - Les calottes de Filchner et de Lomonossov

Le ciel s'est dégagé. Lente progression sur la calotte de Filchner. Camp 6 à 1000m d'altitude sur la calotte de Lomonossov. Très beau temps dans la soirée et soleil de minuit sur le camp à 15km du C5. La tempête arrive au cours de la «nuit». Le vent se lève, plusieurs camarades se lèvent aussi, mais c'est pour arrimer leur tente. Vent, neige, brouillard, on demeure sur place en attendant le retour du beau temps qui revient le 25 avril. Départ sur la calotte de Lomonossov. Long et monotone. Camp 7 au sud du glacier de Grusdiev, vers 1100m d'altitude, à 22km du C6

26 et 27 avril - Astronomfjellet et le Mont Newton

Camp sur le glacier de Képler au pied d'Astronomfjellet. 27 avril 1980

Camp sur le glacier de Képler au pied d'Astronomfjellet - 27 avril 1980.

 

Temps dégagé. Après deux heures de marche, on domine le glacier de Grusdiev et le sommet d'Astronomfjellet apparaît. La chaîne des Atomfjella est proche. Contournement du glacier de Grusdiev par l'ouest. Arrivée au col d'Hogisen à 1250m après un détour qui serait paumatoire dans le brouillard. Par chance, il fait très beau. Vue sur le Mont Newton et l'ensemble des Atomfjella. Descente du col d'Hogisen sur le glacier Képler. Deux camarades sont fatigués. Camp 8 au pied d'Astronomfjellet à 20km du C7 par un temps extraordinaire. Soirée froide: -24°C au coucher et -28°C pendant la nuit.

 

 

 

Le lendemain, les Dieux sont avec nous car le temps est superbe pour la journée au Mont Newton. Les pulkas restent au C8 avec 3 personnes fatiguées. Les 5 autres partent au Mont Newton. Descente sur le glacier de Kvit et montée facile au sommet du Newton, point culminant de l'archipel du Svalbard à 1715m. Superbe panorama dans toutes les directions. Retour facile  au camp 8 sauf pour celui qui cassa sa fixation et rentra sur un pied et un ski. Parcours de 19km.

 

Depuis le sommet du Mont Newton, vue vers le Nord. Au fond, le Mont Général Perrier. 28 avril 1980.

Depuis le sommet du Mont Newton, vue vers le Nord. Au fond, le Mont Général Perrier - 28 avril 1980.

28 au 30 avril - Calotte de Lomonossov et glacier de Philippe

Sur la calotte de Lomnossov. 25 avril 1980.

Sur la calotte de Lomnossov - 25 avril 1980.

 

Remontée du camp 8 au col d'Hogisen sous le soleil puis cap au sud sur la calotte de Lomonossov. Camp 9 sur la calotte à 28km du C8. Longue journée le jour suivant durant laquelle on fonce vers le sud sur la calotte en profitant du soleil. Dans la soirée, nous sommes en vue du Philippbreen et le camp 10 est installé après 32km. 
Ciel couvert le matin suivant avec une faible visibilité diminuant rapidement. Le plus bel exercice de navigation à la boussole de tout le raid afin de trouver l'entrée du glacier de Philippe. On la trouve. Sortie du glacier de Philippe au moment où le brouillard se lève, après 14km difficiles. Ni à l'aller, ni au retour, nous n'aurons vu le glacier de Philippe. Camp 11 à 14km du C10

1er au 3 mai - Tempelfjord et De Geerdalen

 

 

Visibilité correcte malgré un ciel gris. Retour vers Tempelfjord. Traces d'ours et nombreux phoques près de leurs trous. Camp 12 au bord du fjord à 20km du C11. Ciel gris avec bonne visibilité le lendemain. Arrêt thé comme à l'aller à la cabane de Fredheim où il n'y a personne. Poursuite sur la mer gelée vers De Geerdalen et camp 13 dans la vallée après 24km. On est maintenant en avance et on ne se presse plus. Journée suivante ensoleillée pour remonter la vallée De Geer jusqu'au Kreking Pass où est monté le 14ème camp au pied d'Helvetiafjellet, après seulement 13km.

Dernier camp dans Adventdalen. 4 mai 1980.

Dernier camp dans Adventdalen - 4 mai 1980.

4 et 5 mai - Retour à Longyearbyen

Très beau temps. Montée sans les pulkas au col d'Helvétia. L'absence de crampons nous empêche d'aller au sommet d'Helvétiafjellet tout proche. Belle vue sur Adventdalen. La neige a beaucoup fondu depuis notre passage il y a 15 jours et il n'y a pas une goutte d'eau. De la sublimation. Dernier camp 15 dans Adventdalen après 28Km pour l'ultime journée. Le dernier jour, une petite marche de 5km nous ramène sur la route de Longyearbyen. Taxi, restaurant, dernière nuit sous le soleil au bord de la mer gelée avant l'aéroport le lendemain 6mai.         

Juliette Bloch, Michel Brenneur*, Marc Breuil, Thomas Defives, Roland Dewitte*, Monique Hennequin, Gérard Le Gallic et Claude Pastre ont réalisé ce raid du 16 avril au 6 mai 1980.

*Michel nous a quittés en janvier 2017 après une longue maladie, peu après Roland qui était son grand ami.

 

Le Mont Général Perrier
Mars - Avril 1985

 

Le Mon Général Perrier. A D, le col du Perrier et la voie d'accès au sommet. 2 avril 1985.

Le Mont Général Perrier. A droite, le col du Perrier et la voie d'accès au sommet - 2 avril 1985.

Le carnet de route

22 et 23 mars - Départ de Longyearbyen

Arrivée à Longyearbyen à 3h du matin le 22 mars, jour de l'équinoxe de printemps. La durée du jour (et de la nuit) est donc la même à Longyearbyen qu'en France. Camping de nuit à 100m de l'aéroport. A 18h, départ en motoneige avec tout le matériel. Les températures élevées de janvier et février ont engendré une glace de mer très mince et il est impossible de gagner le fond du Billefjord comme nous le souhaitions.

Vue depuis le sommet du Mont Général Perrier. Au fond, à G, le Mont Newton. 2 avril 1985.

Vue depuis le sommet du Mont Général Perrier. Au fond, à G, le Mont Newton. 2 avril 1985.

 Nous serons déposés au fond de la vallée de Gips (Gipsdalen), au col qui s'ouvre sur le glacier Nordenskjöld. Les motoneiges enfoncent dans une neige en mauvais état et le voyage se transforme en équipée. Il faut faire des manipulations de traîneaux et des parcours à pied en pleine nuit pour alléger les charges des motoneiges. Arrivée à 2h du matin. Installation du premier camp sur place, coucher à 5h. Il y a encore plusieurs heures d'obscurité complète.

Après deux nuits difficiles, une journée de récupération ne sera pas de trop avant le véritable départ avec les pulkas. Le rendez-vous pour le retour est fixé à Bjonapynten, situé sur le versant nord du Tempelfjord, où les motoneiges sont certaines de pouvoir venir quelles que soient les conditions. Notre chemin sera allongé de deux jours.

24 au 26 mars - Froid intense et glacier Nordenskjöld

Ce jour a lieu le vrai départ sur le glacier Nordenskjöld que l'on doit remonter jusqu'à la calotte glaciaire de Lomonossov. Temps clair, venté et très froid. Le thermomètre indique -34°C quand nous dressons le camp 2. Le jour suivant, très beau temps clair, froid et venté avec -32°C dès le départ. Au cours de la journée, le vent se calme mais la température descend à -38°C en fin de journée. Difficile montage du camp 3 à cause du froid. A la fin du dîner, l'alcool de poire commence à geler dans sa bouteille, il fait -42°C.

-40°C.

-40°C.

Le froid et le vent persistent le lendemain. Le poids des charges et le thermomètre font que nous n'avançons pas vite. Seulement 22km et 500m de dénivelée en 3 jours. Camp 4 sur le glacier Nordenskjöld.

27 et 28 mars - Blizzard et froid sous les tentes

Violent blizzard et visibilité quasi nulle. Nous sommes bloqués dans nos tentes et demeurons 48h sans voir l'autre tente pourtant toute proche.

29 au 31 mars - Calotte de Lomonossov et Trebrepasset

Retour du beau temps mais le froid persiste. Il fait -39°C au camp 5 à 1100m d'altitude, sur la calotte de Lomonossov. On franchit ensuite le col d'Hogisen à 1250m avec un fort vent de trois quart face. Le thermomètre demeure au-dessous de -30°C et ce n'est pas une partie de plaisir. Un creux miraculeusement abrité permet d'installer le camp 6 au pied du Mont Phoebe.
Brouillard au réveil et début d'étape à la boussole. Blizzard quand nous atteignons le col des Trois Glaciers (Trebrepasset). Les tentes du camp 7 sont plantées au pied du Mont Neptune sur le glacier Veteranen. Etape de 16km. Les pulkas restent ici et nous gagnerons le Mont Général Perrier par un aller-retour à skis avec deux jours de vivres sur les sacs.

La moustache n'est pas adaptée aux voyages polaires. Henri, 2 avril 1985.

La moustache n'est pas adaptée aux voyages polaires. Henri. 2 avril 1985.

Démontage de la tente dans le vent et le brouillard. 1ér avril 1985.

Démontage de la tente dans le vent et le brouillard - 1ér avril 1985.

1ér et 2 avril - Le Mont Général Perrier

Fort vent au réveil. Départ lent car il faut démonter les tentes, préparer les sacs et ne rien laisser s'envoler. Le vent faiblit au cours de la journée. Crampons pour descendre le versant ouest du col séparant Gallerbreen de Tryggvebreen. Camp 8 au pied de l'arête ouest du Mont Irvine, à la base du Mont Général Perrier. Le camp reste en place pendant notre aller-retour au Mont Général Perrier.

 

 

 

Ciel bleu, pas de vent et une température clémente entre -20 et -25°C, une belle récompense de nos efforts.
Montée en crampons assez facile. A 15h, nous sommes tous au sommet. Vue superbe sur le Wijdefjord et tout le nord du Spitzberg. Un grand moment de bonheur. Retour au camp 8.

Henri arrive au sommet du Mont Général Perrier. 2 avril 1985.

Henri arrive au sommet du Mont Général Perrier - 2 avril 1985.

 

Le sommet de Cérèsfjellet vu du Mont Général Perrier. 2 avril 1985.

Le sommet de Cérèsfjellet vu du Mont Général Perrier - 2 avril 1985.

 

3 au 7 avril - Le retour

Début du retour. Averses de neige avec vent de sud-ouest. Il fait chaud avec -12°C. On retrouve les pulkas au camp 7. Belle journée le 4 avril avec des traces d'ours près du Mont Mars et d'autres très fraîches à Trebrepasset. Retour du vent dans la soirée pendant le dîner au pied de Wainfletefjellet où se situe le camp 9.

Tempête, neige et brouillard sont au programme du jour suivant consacré à retraverser le col d'Hogisen à la boussole. Il tombe 20cm de neige ce qui nous ralentit beaucoup. Camp 10 sur la calotte de Lomonossov. Le retour du beau temps nous permet de passer une journée tranquille avant de dresser le camp 11 sur le glacier Nordenskjöld, près du camp 4 puis le camp 12 au pied du Terrierfjellet.

8 au 10 avril - Tempelfjord et Longyearbyen

Après avoir repassé le col où les motoneiges nous ont déposés, les deux derniers camps 13 et 14 sont montés dans Gipsdalen. La glace est en meilleur état que 3 semaines plus tôt et nous gagnons facilement Bjonapynten où nous retrouvons les motoneiges comme convenu.
A 11h du soir, en lumière naturelle car il n'y a plus de nuit, nous installons l'ultime camp à côté de l'aéroport.

Cartes

Carte des randos de 1980 et 1985. Partie Sud.

Carte des randos de 1980 et 1985. Partie Sud.

 

Carte des randos de 1980 et 1985. Partie Nord.

Carte des randos de 1980 et 1985. Partie Nord.

Marc Breuil, Henri Duquesne, Claire Hennequin*, Bernard Lafore et Claude Pastre ont effectué cette randonnée du 22 mars au 10 avril 1985.
*Claire nous a quittés en mai 2006 après une longue maladie.