Le Parc National suédois est un excellent terrain de jeu pour débuter le raid à ski-pulka: un accès simple, des vallées qui communiquent facilement entre des sommets intéressants à skier, une faune sauvage encore riche, et de la neige bien froide. Nous y avons effectué plusieurs raids.
Situé dans le nord de la Suède, un peu au-delà du Cercle Polaire et à proximité de la frontière norvégienne, le Sarek est un des joyaux de la Scandinavie. C'est un massif montagneux et accidenté comprenant de nombreux sommets de 1500 à 2000m d'altitude, séparés par des vallées situées 1000m plus bas tandis que de petits glaciers apparaissent au-dessus de 1500m. Des centaines de lacs parsèment le Sarek qui est sillonné par d'importantes rivières. L'été, celles-ci atteignent des débits importants pouvant rendre leur traversée impossible. Elles s'étalent dans les fonds de vallées, formant de vastes marécages parfois infranchissables où prolifèrent les moustiques. Pour cette raison, randonner au Sarek en été est une véritable aventure ! Mais en hiver, lacs, rivières, marécages et moustiques sont pétrifiés par la glace et le Sarek devient un petit paradis pour le ski de randonnée. Ici, de nombreux sommets de caractère assez alpin peuvent être gravis à skis, la pulka servant alors de camp de base mobile.
Vue depuis le sommet de Tielma - 4 avril 1989.
La végétation est constituée par des bois clairsemés de petits bouleaux de quelques mètres de hauteur situés dans les parties basses, mais au-dessus de 700m d'altitude, le sol n'est plus recouvert que par la toundra.
Tout le massif est constitué en Parc National suédois. A l'intérieur du Sarek, il n'y a ni village, ni route, ni refuge sur une étendue de 2000km². Par contre, la faune sauvage est encore assez riche; l'ours brun, le glouton, l'élan, le renard, le lynx, le renne, l'hermine et le lièvre peuplent le Sarek autour de Tielma, de la vallée de Rapa et du delta de Rapaätno. L'hiver, leurs traces s'entrecroisent sur la neige tandis que des centaines de lagopèdes s'abritent dans les bouleaux de la vallée de Rapa. Divers rapaces, ainsi que des cygnes, canards et oies sauvages s'abritent aussi dans le Sarek selon les saisons. Une ambiance étonnante de douceur, de calme et de sérénité se dégage de ce pays de lacs, de rivières et de marais, de crêtes sauvages, de vallées profondes, de montagnes et de glaciers.
Vue sur la vallée de Rapa (Rapadalen) depuis le haut plateau de Luotto (Luottolako) - 3 avril 1989.
Sur le plateau au nord du lac d'Akka, vers Teusajaure - 3 avril 1993.
Les Parcs Nationaux suédois de Stora Sjöfallets et de Padjelanta prolongent le Sarek au nord et à l'ouest. Moins accidentés que celui-ci, ce sont des terrains très propices à de longues randonnées à skis nordiques. Enfin, au nord du Parc de Stora Sjöfallets, le massif du Kebnekaise contient le point culminant de la Suède à 2100m. Cet ensemble de réserves naturelles offre des possibilités de randonnées à skis à peu près illimitées dans un cadre superbe. Aller skier 2 ou 3 semaines dans ces régions au printemps constitue à la fois une très belle découverte du ski d'expédition et une excellente préparation pour des entreprises plus engagées au Groenland, en Alaska ou au Canada.
Accès
Plusieurs accès sont possibles, permettant d'effectuer un circuit en boucle ou une traversée. La voie ferrée Stockhölm-Kiruna-Narvik permet de nombreuses combinaisons d'itinéraires. Utilisée pour acheminer le minerai de fer de Kiruna jusqu'au port de Narvik, elle est aussi parcourue tous les jours par des trains de voyageurs entre Narvik et Stockhölm, distants de 1500km. Ces trains desservent les gares de Gallivare, Kiruna, Abisko ainsi que plusieurs petites stations sur les rives du Torneträsk. Les villes de Kiruna et Gallivare peuvent aussi être rejointes en avion depuis Stockhölm.
A Kiruna, la ligne de bus Kiruna-Nikkaluokta permet de gagner le massif du Kebnekaise (ou d'en revenir).
A Gallivare, la ligne de bus Gallivare-Vietas-Vakkotavare-Ritsem suit la rive nord du lac d'Akka. Le bus s'arrête à la demande. Une autre ligne de bus relie Gallivare au village de Jokkmokk. De là, un bus (peu fréquent) ou un taxi permettent de gagner le hameau de Kvikkjokk, point d'accès au Sarek par le sud.
Sur la ligne de chemin de fer, la gare d'Abisko permet de gagner le Kebnekaise et le nord du Sarek. La petite gare de Katterat, assez proche de Narvik, est aussi un bon point de départ pour rejoindre le Kebnekaise et le nord du Sarek par un itinéraire moins parcouru que celui partant d'Abisko.
Enfin, à l'ouest, côté Norvège, on rejoint en train ou en avion la ville de Bodo depuis Oslo. A Bodo, un bus permet de gagner Fauske d'où un taxi rejoint Sulitjelma, point de départ vers le Padjelanta et l'ouest du Sarek.
Vers la kota de Vuoines - 22 avril 1981.
Les conditions et l'époque
Les montagnes du Sarek et des massifs environnants sont bien enneigées au printemps et la bonne époque pour les visiter se situe en mars et avril. Au début de mars, le temps est souvent assez beau mais encore froid et des minimas de -20°C peuvent être observés. Les températures remontent rapidement au printemps entre la mi-mars et la mi-avril. Des périodes de deux ou trois jours de blizzard peuvent survenir à tout moment et rapidement. Une tente de bonne qualité est donc indispensable.
Massif de l'Apar - 5 avril 1989.
L'eau sous forme liquide est absente à cette époque, sauf au fond de quelques trous creusés à cet effet dans la glace recouvrant les lacs. La traversée à skis des lacs gelés et des marécages ne pose pas de problème. Au-dessus de 700m, la neige est souvent dure, tassée par le vent, la trace est facile et la glisse excellente. Dans les parties basses, il y a parfois des problèmes de portance dans les bois de bouleaux où la neige peut s'effondrer sous le poids d'un skieur. A la fin avril, la neige commence à disparaître au-dessous de 4 à 500m d'altitude et de l'eau apparaît dans les fonds des vallées.
Le Padjelanta, les environs du lac d'Akka (Akkajaüre) et le massif du Kebnekaise sont assez fréquentés par les suédois et les norvégiens durant les vacances de Pâques qui débutent toujours le vendredi des Rameaux pour s'achever le lundi de Pâques. Mieux vaut donc éviter cette période. Par contre, le Sarek, où il n'y a pas de refuges, demeure peu fréquenté.
Cartographie
Toute la région est couverte par les cartes suédoises au 1/100.000ème de la série «Fjallkartan». Ce sont de très bonnes cartes sur lesquelles figurent tous les refuges ainsi que le tracé de la Piste Royale (Kungsleden). On les trouve sur le site du DNT ( www.dntbutikken.no voir le chapitre sur la Norvège). La feuille BD10 couvre tout le Sarek. Selon l'itinéraire choisi, d'autres feuilles sont nécessaires, voir le tableau d'assemblage sur Internet. La lecture des cartes suédoises est facilitée par la connaissance de quelques termes de topographie; voici les plus courants.
Sur le lac de Pierik (Pierikjaure) - 22 avril 1981.
Jaure : Lac. Akkajaure : Lac d'Akka.
Jekna ou Jiegna : Glacier. Mikkajekna : Glacier de Mikka.
Dalen : Vallée . Rapadalen : Vallée de Rapa.
Vagge : Large vallée . Sarvesvagge : Vallée de Sarves.
Lako : Plateau. Luottolako : Plateau de Luotto.
Tjakka ou Tjahkka : Pic, pointe, sommet. Gadoktjahkka : Pic de Gadok.
Stugan ou Stugorna : Refuge. Sitasjaurestugorna : Refuge du lac de Sitas.
Jakka : Ruisseau, petite rivière. Tarrajakka : Rivière de Tarra.
Atno ou aätno : Grosse rivière, delta marécageux. Rapaätno : Delta de Rapa.
Vindskydd : Abri, petit refuge.
Hébergements
Le Parc National du Sarek est dépourvu de refuges et il est donc indispensable de posséder un équipement de camping complet pour le visiter. Quelques kotas1 très rudimentaires parsèment le Sarek et peuvent, dans le meilleur des cas, constituer un abri sommaire en cas d'urgence. Mais autour du Sarek, il existe de nombreux refuges appartenant au STF (Svenska Turist Foreningen) qui est l'équivalent suédois du Club Alpin Français ou du DNT norvégien. Ce sont de confortables cabanes en bois, propres et très bien équipées. Poêle avec bois, matelas, couvertures, réchaud à gaz, vaisselle etc... Cependant, contrairement à leurs homologues norvégiens, ces refuges ne contiennent pas de vivres. Ils sont ouverts et certains sont gardés durant les vacances de Pâques, on peut alors, parfois, y acheter un peu de nourriture. Informations auprès du STF. www.svenskaturistforeningen.se.
Marc à l'entrée d'une kota lapone près de Tielma. 24 mars 1979.
La piste royale (Kungsleden)
Il s'agit d'un itinéraire balisé qui traverse tout le nord de la Suède entre les villages d'Hemavan au sud et d'Abisko au nord sur une distance de 425km. Les balises sont de type suédois avec une croix métallique rouge au sommet d'un petit poteau. La Kungsleden évite le Sarek grâce à deux variantes contournant le Parc par l'est ou par l'ouest. De nombreux refuges jalonnent l'itinéraire de la Piste Royale.
Quels skis ?
Si l'on demeure à l'intérieur du Sarek, où il y a de beaux sommets à gravir, on peut choisir un équipement alpin. L'avantage à la descente compensant le handicap le long des parties plates qui ne sont pas très longues au départ de Kvikkjokk ou de Suorva. Mais, à travers le Padjelanta, les vallées du Sarek ou le massif du Kebnekaise, un équipement nordique s'impose. Chacun choisira selon ses goûts. (Voir ici l'article sur le ski-pulka).
Quelques parcours.
Si l'on dispose de deux semaines (ou mieux 3), il existe des dizaines de raids magnifiques à réaliser dans et autour du Sarek. Il suffit de prendre une carte et de partir ! Voici simplement les itinéraires que nous avons parcourus.
De Kvikkjokk à Narvik Mars - Avril 1979
Juliette dans la vallée de Rapa (Rapadalen) - 24 mars 1979.
Ce voyage fut notre premier raid à skis dans les pays nordiques. Nous sommes trois, mais Juliette et Michel n'ont jamais campé sur neige. Quant à moi, je n'ai qu'une faible expérience de cet exercice. Notre matériel est encore celui des années 50, peu différent de celui des années 30, la seule nouveauté étant le matelas Karrimat vendu depuis peu.
Pour le reste, une tente de type canadienne à mats en V inversés sans toile à pourrir, réchaud à gaz butane, vêtements en laine, pas de goretex, chaussures en cuir sans chaussons intérieurs et sac de couchage en duvet. Une pelle à neige, des skis Fischer Expédition de 2,10m et des vivres pour deux semaines complètent l'équipement.
Camp près du lac de Pierik. Tente canadienne, pas de pulka, skis de 2,10m - 26 mars 1979.
Sur les plateaux au nord du lac d'Akka - 30 mars 1979.
Tracter une pulka avec des skis aux pieds est une pratique encore inconnue à cette époque et nous n'avons donc pas de pulka. Mais nous sommes vaillants et possédons chacun un grand sac à dos !
Après un vol Paris-Stockholm-Gallivare, Kvikkjokk est rejoint en taxi depuis Jokkmokk le 24 mars et le départ à travers le Sarek a lieu aussitôt.
13 jours plus tard, l'équipe rejoint la mer près du village de Vassdal, un peu au nord de Narvik après un parcours de 300km. Temps souvent gris avec une assez bonne visibilité et peu de vent.
Arrivée à Narvik le 5 avril. Train Narvik-Stockholm et retour à Paris le 7 avril.
Juliette Bloch, Michel Brenneur* et Marc Breuil ont effectué cette traversée du 24 mars au 5 avril 1979.
* Michel est décédé d'une grave maladie en janvier 2017.
Juliette et Michel entre Tielma et le lac de Pierik - 25 mars 1979.
De Kvikkjokk au lac d'Akka Avril 1981
Massif de Parte - Avril 1981.
Grande nouveauté de ce voyage par rapport au précédent: nous avons une pulka. Au printemps 1980, après avoir testé le ski avec pulka au Spitzberg et au vu du bonheur de skier sans sac à dos, la pulka a été définitivement adoptée pour ce genre de randonnée. Autre nouveauté, les vêtements en fibre polaire ont fait leur apparition. Nous sommes encore trois (pas les mêmes !) et le départ est fixé au 11 avril.
Camp avec pulka près du lac d'Akka. Dernière année des tentes canadiennes inversées - 22 avril 1981
Un vol Paris-Stockholm suivi d'une nuit dans les confortables couchettes du train Stockholm-Narvik nous conduit à Gallivare d'où l'on gagne Kvikkjokk le 13 avril. Départ vers l'ouest et la vallée de Tarra pour une arrivée au bord du lac d'Akka le 26 avril après un parcours de 160km seulement. Deux raisons expliquent un parcours deux fois moins long qu'en 1979. Tout d'abord, nous n'étions pas (pas encore !) des virtuoses de la pulka, ne maitrisant ni les montées, ni les descentes, ni les traversées à flanc. De plus, le temps a été médiocre avec du vent et surtout deux tempêtes avec un fort blizzard qui nous ont bloqués deux fois deux jours.
Itinéraire suivi
Kvikkjokk – Tarradalen – Sarvesvagge – Luottolako – Vuoineskaite - Suorva. Retour depuis Suorva avec le bus Ritsem-Gallivare.
Marc Breuil, Monique Hennequin et Lubomir Krizenecky* ont effectué cette traversée du 13 au 26 avril 1981.
*Lubomir nous a quittés en août 2012 après une longue maladie.
Monique sur le lac de Pierik - 22 avril 1981.
De Sulitjelma au lac d'Akka Mars - Avril 1989
Dans la traversée du Padjelanta - 28 mars 1989.
Dix années et une révolution du matériel sont passées depuis notre premier voyage et ont transformé notre équipement. Pulka bien sûr, tentes hémisphériques, fibres polaires, goretex, réchauds à essence, sacs de couchage en fibres synthétiques, chaussures fourrées, hormis le téléphone et le GPS, tout le matériel des années 2010 est en place. Nous sommes six et gagnons le Sarek par la Norvège. Vol Paris-Oslo-Bodo puis bus jusqu'à Fauske d'où un taxi nous dépose à Sulitjelma, point de départ pour le Parc de Padjelanta.
Dans la traversée du Padjelanta - 27 mars 1989.
Courte mais superbe traversée du Padjelanta suivie d'une arrivée dans le Sarek par Alkavagge. Ascensions du sommet de Tielma et magnifique traversée de Vargtoppen et Svarta Spetsen. Beau temps hormi deux jours de neige et de vent. Départ de Sulitjelma le 26 mars et arrivée à Suorva le 6 avril après un parcours de 200km.
Itinéraire suivi
Sulitjelma - Staloluokta - Alkavagge - Sommet de Tielma - Vangtoppen - Svarta Spelsen - Vuoineskaite - Tour de l'Apar - Suorva. Retour de Suorva à Gallivare en bus, train pour Narvik et vol Narvik-Paris.
Marc Breuil, Claire Hennequin*, Bernard Lafore, Dominique Maillet, Claude et Dominique Pastre ont effectué ce raid du 26 mars au 6 avril 1989.
*Claire nous a quittés en mai 2006 après une longue maladie.
Sur le lac de Pierik. Au fond, le Pierikpakte et le massif de l'Apar - 4 avril 1989.
De Kvikkjokk au Kebnekaise
Avril 1993
Le matériel est maintenant au point et la pulka n'a plus de secrets pour nous ! Cette année, nous ne sommes que deux. Arrivée à Kvikkjokk suivant un voyage identique à celui de 1979. Départ de Kvikkjokk vers le nord le 11 avril et arrivée à Kiruna le 25 après un parcours de 220km.
Massif de Parte en montant au Partetjakka - 14 avril 1993.
Vue depuis le sommet du Partetjakka sur le plateau de Luottolako - 14 avril 1993.
Très belle traversée du massif de Parte et ascension du Partetjakka avant le retour à Tielma, son ambiance magique et ses lagopèdes dans les bouleaux. Beau parcours vers le nord et le massif du Kebnekaise où l'on revient vers Nikkaluokta. Retour en bus à Kiruna et ses mines de fer puis train jusqu'à Narvik en suivant la spectaculaire descente le long du Rombakfjord. Avion de Narvik à Paris.
Traversée effectuée par Marc Breuil et Béatrice de Voogd du 11 au 25 avril 1993.
De Narvik à Vakkotavaare Avril 2011
Camp dans le massif du Kebnekaise - 20 avril 2011
Pour ce dernier voyage autour du Sarek, nous ne sommes que deux et choisissons un itinéraire Nord-Sud. Vol Paris-Narvik où nous prenons le train pour Kiruna, avant de descendre à la petite gare de Katterat située au bord du plateau dominant le Rombakfjord. Petite précaution essentielle: au départ de Narvik, prévenir le contrôleur du train que vous descendez à Katterat afin qu'il s'y arrête.
Il vous dira alors de ne pas monter dans le dernier wagon car la station de Katterat est située immédiatement à la sortie d'un tunnel et, lors de l'arrêt, seuls les premiers wagons accèdent au quai, le dernier wagon étant encore dans le tunnel !
Située vers 500m d'altitude, Katterat est un bon point de départ pour rejoindre le massif du Kebnekaise en venant du Nord car l'itinéraire est beaucoup moins fréquenté (pour ne pas dire désert) que celui venant d'Abisko.
Rennes sur le plateau au nord du lac d'Akka (Akkajaure) - 22 avril 2011.
Massif du Kebnekaise - 23 avril 2011.
Après un départ de Katterat sous la pluie, la météo s'arrange un peu mais sera, dans l'ensemble, assez médiocre en ce printemps 2011. Notre date de départ était sans doute un peu tardive.
Itinéraire suivi
Katterat - Vallée de Sørdalen - Cunojaurehytta - Hukejaurestugan - Sitasjaurestugan - Jårmejaure - Mávgojaure - Vakkotavare. Retour par le bus Ritsem - Gallivare où l'on reprend le train pour Narvik.
Itinéraire parcouru par Marc Breuil et Béatrice de Voogd du 16 au 28 avril 2011.
Dans la descente au milieu des bouleaux sur Vakkotavaare - 28 avril 2011.
Sur le plateau au nord du lac d'Akka - 27 avril 2011.