Le Yémen

Décembre 1993 et Novembre 2000

Automne 1993. Nous projetons de visiter le Hoggar à la fin de l’année. Mais, depuis quelques semaines, la guerre est déclarée entre l’armée algérienne et le FIS; le Sud-Algérien est devenu inaccessible. Où aller ? Les images de Pascal Maréchaux et de ses «Villages d’Arabie heureuse» courent dans ma tête, nous achetons deux billets d’avion et partons au Yémen à Noël.

Nous n’avons rien préparé et ne connaissons pas le pays. Une vague carte, le guide du Routard, l’adresse de l’ami d’un ami à Sana’a, un appareil photo et un petit sac à dos forment nos bagages.

Trois semaines de découvertes et d’émerveillements continus nous attendent. A cette époque heureuse, on pouvait aller à pied de village en village, circuler librement en taxi collectif, dormir dans les funduks, visiter l’Hadramaout et le littoral de l’océan Indien. Mais lors d’un second voyage effectué en novembre 2000, plusieurs régions n’étaient déjà plus accessibles. Le commencement de la fin avait sonné.

Tout a été dit et écrit sur l’originalité et l’extraordinaire beauté de ce pays magnifique. Il n’y a rien à ajouter aux textes de Dominique Champault et aux images de Pascal et Maria Maréchaux si ce n’est d’exprimer l’immense tristesse qui est la nôtre aujourd’hui en voyant le Yémen à feu et à sang, ravagé par une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit à jamais un patrimoine unique. Sana’a, merveille architecturale inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est en ruines et si, un jour lointain, nos descendants retournent au Yémen, ils ne pourront jamais revoir ce que nous avons vu, tout simplement parce que cela n’existera plus.

Marc Breuil et Béatrice de Voogd à Noël 1993 puis Gérard Breton * et Marc Breuil à l’automne 2000 ont eu le bonheur de visiter le Yémen en paix. Près de 30 ans après , ils ne l’ont pas oublié.

Gérard nous a quittés en janvier 2020.